Les chroniques du positif : Manifeste pour un optimisme de combat
- eddyfougier
- 3 août
- 4 min de lecture

Il est évident qu’il y a tout lieu de se montrer inquiet à propos de l’évolution du climat, de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, de l’inaction climatique globale et de la grande difficulté à convaincre les gouvernements, les acteurs économiques et le grand public de la nécessité de mettre en place une transition écologique.
Il faut se montrer inquiet également à propos de l’évolution de la démocratie dans le monde, en particulier de la démocratie libérale et de l’Etat de droit, de l’évolution de la liberté en général, notamment de la liberté de la presse, de la liberté d’expression, de l’indépendance de la justice…
L’évolution de la paix dans le monde et de la stabilité des sociétés sont tout autant des sources de préoccupation, au même titre que l’impact potentiel de certaines technologies, telles que l’Intelligence artificielle générative, la robotique ou les drones.
Plus largement, est inquiétante la montée de la haine entre humains et de la haine contre les humains en général, celle-ci pouvant quelquefois donner lieu à une véritable anthropophobie.
Dans de telles circonstances, il n’est pas évident d’avoir ou bien de conserver un état d’esprit serein et positif en 2025.
Et pourtant, on se doit d’être optimistes, d’adopter une posture d’optimisme de combat en s’accordant a minima sur les 10 constats suivants :
(1) Il faut tout d’abord prendre conscience du fait que nous sommes exposés de façon systématique à des informations négatives et anxiogènes diffusées par des créateurs de contenus négatifs - journalistes, politiques, syndicats, ONG, experts… - contribuant ainsi à créer une forme de "catastrophisme d’atmosphère".
(2) Il faut aussi prendre conscience du "pouvoir du négatif" que les psychologues ont bien identifié, et en particulier du biais de négativité de notre cerveau.
(3) Il faut avoir à l’esprit que les humains ne sont pas intrinsèquement mauvais, agressifs, violents ou guerriers et qu’il existe même une bonté humaine fondamentale qui se traduit par exemple par la prédominance des comportements dits "prosociaux" lors de catastrophes ou de drames.
(4) Oui le monde est affreux avec des situations particulièrement difficiles et de grandes souffrances, mais par d'autres aspects, il s'améliore aussi et il pourrait encore plus s'améliorer : en définitive, le monde (ou la France) ne va sans doute pas si mal que ce que l'on croit ou que ce l’on peut voir dans les journaux télévisés.
(5) La situation globale est certes très compliquée ces dernières années, notamment depuis la pandémie de Covid-19, mais on se doit malgré tout d'être optimistes si l'on veut se donner les moyens de relever collectivement les défis immenses qui se présentent à nous, d’autant que c’est dans les périodes difficiles que l’on a le plus besoin de se montrer optimistes, et non pas lorsque tout va bien.
(6) Dans la période difficile que nous traversons, la solution n’est assurément pas le déni, le biais optimiste ou le biais pessimiste, ou encore différents réducteurs d’angoisse et d’incertitudes (extrémisme politique, intégrisme religieux, refuges identitaires, conspirationnisme, tentation nostalgique…).
(7) Les nombreux bienfaits de la positivité sont scientifiquement reconnus, tout comme l'impact négatif du pessimisme
(8) Il est nécessaire de connecter dimensions individuelle et collective en prenant conscience des bienfaits de la positivité à titre personnel, tout en n'ignorant pas ce qui se passe dans le monde et dans la société dans laquelle nous vivons
(9) Il est possible de devenir plus optimiste à titre personnel, même si l’on n'est pas nécessairement d'un tempérament optimiste, en particulier par une "reprogrammation cognitive", en alliant dimensions cognitive et corporelle
(10) Enfin, pour les individus comme pour les organisations, il est important d’avoir un but et d’agir à son niveau avec un objectif réaliste pour pouvoir l'atteindre en faisant la part entre les événements que l’on vit et la façon dont on les vit, en faisant également la part entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, et en identifiant et en mobilisant un certain nombre de ressources
Cette vision d’un optimisme de combat doit notamment s’inspirer de "modèles" en la matière qu’ont été Churchill, De Gaulle ou Roosevelt au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1940 et 1941, ils sont, en effet, partis du constat d’une extrême gravité de la situation, sans nier la réalité ou tomber dans un quelconque catastrophisme, en appelant à faire face aux immenses défis qui se présentaient à eux et en s’appuyant sur des valeurs fortes.
Ainsi, dans son très célèbre discours du 13 mai 1940, connu sous le nom de "discours du sang et des larmes", Winston Churchill engageait alors ses concitoyens à prendre conscience de l’extrême gravité de la situation : "Nous nous trouvons au seuil d’une des plus grandes batailles de l’histoire" ; "qu’il me soit permis de tenir à la Chambre le même langage qu’à mes collègues du gouvernement : ‘Je n’ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur’. Nous avons devant nous une épreuve de première grandeur. Nous avons devant nous, de très longs mois de lutte et de souffrance. Vous me demandez quelle est notre politique ? Je vous réponds : faire la guerre, sur mer, sur terre et dans les airs, avec toute notre puissance et toute la force que Dieu peut nous donner ; faire la guerre contre une tyrannie monstrueuse, qui n’a jamais eu d’égale dans le sombre et lamentable catalogue des crimes humains. Voilà notre politique".
Mais, Churchill conclut tout de même son discours à la fois par un message d’espoir et par un engagement à agir et à se battre jusqu’au bout en s’appuyant sur des valeurs fortes : "Vous me demandez quel est notre but. Je vous réponds en deux mots : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire malgré toutes les terreurs, la victoire quelque longue et dure que puisse être la route car, hors la victoire, il n’est point de survie. Comprenez le bien : […] pas de survie pour l’immémorial effort vers les buts supérieurs de l’humanité. Mais c’est plein d’espoir et d’entrain que j’assume ma tâche, assuré qu’il ne sera pas infligé à notre cause de faillir devant les hommes. Conjonctures qui m’autorisent – je pense – à réclamer l’aide de tous, et à dire ‘Allons, en avant tous, unis et forts'".
"Allons, en avant tous, unis et forts", tel doit être l'objectif de cet optimisme de combat.
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