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Les chroniques du positif : France, des raisons d’espérer pour 2023



Pour 56 % des Français interrogés les 27 et 28 décembre 2022 dans une enquête Harris Interactive, l’année 2022 a été une année négative pour eux et pour leur proches. Cela peut paraître élevé, mais c’est beaucoup moins que ce que l’on a pu observer les deux années précédents : 82 % en 2020 et 67 % en 2021. On retrouve un niveau légèrement supérieur aux résultats des années pré-Covid. Cette vision moins négative par rapport aux années précédentes est perceptible pour l’ensemble des catégories, en fonction du genre, de l’âge, de la CSP, du lieu de résidence ou des sympathies politiques.



Ces mêmes Français interrogés tendent également à se montrer moins pessimistes qu’en 2020 et en 2021 lorsqu’ils se projettent sur l’année suivante : 52 % d’entre eux se disent pessimistes pour l’année 2023, contre 55 % pour l’année 2022 et 57 % pour l’année 2021.



L'enquête régulièrement réalisée par l'IFOP sur l'état d'esprit des Français, dont la dernière édition a été publiée au mois de décembre 2022, montre que, la plupart du temps ces dernières années, une large majorité de personnes interrogées se montrent pessimistes en pensant à l’avenir, pour elles-mêmes et pour leurs enfant.



Enfin, dans une autre enquête récente réalisée par l'IFOP, pas moins de 83% des Français interrogés associent l'avenir à quelque chose d'inquiétant.



Ce biais pessimiste français est désormais bien connu. Le politologue Jérôme Fourquet rappelait en décembre 2022 dans un entretien accordé à CNews que la France se "caractérisait par un degré de pessimisme parmi les plus élevés au monde". Le sociologue Jean Viard, quant à lui, indiquait dans sa chronique du 31 décembre 2022 sur France info que "la France est un des pays au monde qui a la lecture la plus négative de ce qui lui arrive, de comment on vit, etc, alors que c'est quasiment un paradis sur terre", ceci renvoyant quelque peu à la citation de l’écrivain Sylvain Tesson dans un entretien pour France inter : "La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer". A tel point que L’Express a publié une vidéo pour tenter de comprendre les raisons de ce pessimisme français et d’" en finir avec notre légendaire pessimisme français".




Néanmoins, alors que les crises semblent s’accumuler depuis quelques années, Jérôme Fourquet et Jean Viard, deux des meilleurs connaisseurs de la société française, nous donnent des raisons d’espérer en ce début d’année 2023, le premier, dans un entretien accordé à Ouest France le 31 décembre 2022 et le second, notamment dans un entretien à Sud-Ouest le 4 janvier 2023.


On peut identifier trois grandes raisons.


(1) Les Français ont su faire preuve d’une grande capacité de résistance et de résilience face aux différentes crises qu’ils ont subies ces dernières années. Jérôme Fourquet parle d’ailleurs à ce propos d’"une espèce de Covid long collectif" lié à des "crises à répétition" : "Crise terroriste de 2015 à 2017, crise des Gilets jaunes en 2018, conflit sur les retraites fin 2019, Covid depuis 2020, crise climatique, guerre en Ukraine : nous sommes sous pression de manière quasi continue depuis plusieurs années".


Or, de son point de vue, "les Français sont toujours debout malgré les difficultés", d’autant que "La moitié des sondés affirment que la pandémie ne les a pas affectés et 10 % déclarent même avoir plus d’énergie qu’avant. La société a une réelle capacité à encaisser les coups, qu’il faut reconnaître". En définitive, "Le pays a tenu et a su s’adapter, ce qui n’est pas rien compte tenu de ce que nous avons traversé. On parle souvent des trains qui n’arrivent pas à l’heure, mais il y a quand même quelques changements énormes à mettre dans la colonne des plus".


(2) Les Français ont également beaucoup évolué ces dernières années. Une partie notable d’entre eux, par volonté ou bien par dépit, ne semblent plus tout attendre de l’Etat ou des hommes et femmes politiques et ont décidé de trouver par eux-mêmes des solutions aux difficultés traversées par le pays et sa population.


Comme le dit Jérôme Fourquet dans Ouest-France, "Des exemples positifs et des raisons d’espérer, j’en lis tous les jours dans les pages locales de votre journal. On y voit des gens qui ne sont pas dans le repli, qui se remontent les manches, innovent, inventent, agissent, continuent à aller de l’avant". Pour lui, c’est notamment le cas des "grands réseaux, à la base de la société, [qui] tiennent bon. Les liens de solidarité n’ont pas été entamés. Je pense au secteur associatif et à ses milliers de bénévoles. Aux élus locaux, engagés bénévolement pour la plupart eux aussi. Aux entrepreneurs locaux, qui ont continué à faire tourner leurs boîtes malgré les crises. L’État a fait beaucoup pour eux pendant la pandémie, lorsque tout était en panne. Sans aides publiques, c’était l’hécatombe. Près de 11 millions de salariés en situation de chômage partiel ont été pris en charge, mais ces petits patrons ont également su dégotter des masques pour leurs employés quand il n’y en avait pas, adapter leurs activités, en développer de nouvelles, passer au numérique… C’est cette France qui n’a pas baissé les bras qui fait que tout continue à fonctionner. Elle fait sa vie de son côté, on en parle trop peu, mais c’est elle qu’il faudrait regarder".





(3) Enfin, si l’on suit ce que dit Jean Viard, ce que l’on a réussi à faire collectivement face à la pandémie de Covid-19, on doit tenter de le reproduire, en France et au-delà, face à un autre énorme défi, celui de la lutte contre le dérèglement climatique.


Il estime, en effet, que "Nous avons gagné la bataille contre l’épidémie de Covid et c’est pour cela que nous allons gagner celle pour le changement climatique ! Quand on est 5 milliards à mener le même combat, en cassant les codes, en mettant des masques, en garantissant, en France, un salaire à ceux qui sont empêchés de travailler, en adoptant des règles contraignantes, en investissant dans la science, on est capable de tout. La bataille contre le Covid est la plus grande victoire de l’humanité en termes de vies sauvées. On a pu comparer les méthodes, les résultats et s’en inspirer. Le monde est devenu un immense laboratoire où l’on n’a pas cessé de se copier. À partir de là, on a tous pris conscience que nous étions allés beaucoup trop loin avec la nature. Pas seulement les écologistes qui le disent depuis longtemps, pas seulement les gens éduqués qui lisent les dossiers, mais, massivement, les populations. Grâce au Covid, nous avons mis en place la machine de combat dont nous avions besoin". La crise sanitaire a été ainsi un grand révélateur : "La pandémie nous a surtout révélé que nous pouvions changer nos modes de vie. Cela nous donne confiance dans la possibilité d’agir". Au final, "Le Covid, c’était compliqué car il fallait inventer un vaccin. Nous y sommes parvenus. Au contraire, pour le changement climatique, nous savons ce qu’il faut faire et nous disposons pour l’essentiel de tous les outils. Ce qui se joue sous nos yeux, c’est la révolution qu’on attendait".




Enfin, alors que l’on parle couramment de déclin ou de déclassement à propos de la France, un article publié dans L’Opinion le 23 décembre 2022 nous rappelle aussi quels sont les grands atouts économiques du pays en considérant que "non, tout ne va pas ma pour nous !".


La France y est décrite comme championne d’Europe de l’attractivité. La capitalisation boursière de la Bourse de Paris a dépassé celle de la City de Londres. Le pouvoir d’achat "tient le choc", tandis que la France est "championne de la maîtrise de l’inflation depuis plus d’un an". Le sous-emploi est au plus bas depuis 20 ans, alors que l’emploi résiste. La transition énergétique s’accélère. Enfin, le pays est une terre de licornes et a l’une des agricultures les plus efficaces au monde.

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