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Les chroniques du positif : Remplaçons le doomscrolling par le feelgoodscrolling !

  • Photo du rédacteur: eddyfougier
    eddyfougier
  • 2 oct.
  • 5 min de lecture
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Un article récent de Slate nous rappelle à quel point le "doomscrolling" est répandu et à quel point il peut être nuisible pour la santé mentale des individus. 64% des Américains interrogés dans une enquête se décrivent ainsi comme "doomscrollers". Ce chiffre s'élève même à 81 % pour les individus appartenant à la Génération Z.



Le fléau du doomscrolling


Une étude publiée en 2024 a montré, en effet, que "le doomscrolling était associé à des niveaux élevés d’anxiété existentielle" et qu’"une exposition prolongée à des informations négatives peut contribuer au développement d’une anxiété existentielle". L’anxiété existentielle, telle qu’elle a été définie par Paul Tillich, correspond à trois types d’anxiété : (1) l’anxiété liée au destin et à la mort, (2) au vide et à l’absence de sens, et (3) à la culpabilité et à la condamnation morale.


Dans une enquête Ifop pour la Fondation Aesio, 80% des Français sondés considèrent que l’actualité (climat social, international, économique, etc.) est susceptible de dégrader leur bien-être mental. Ils étaient seulement 60 % à avoir cette opinion en 2021.


Une étude récente de La Mutualité française, de l’Institut Montaigne et de l’Institut Terram consacrée à la santé mentale des jeunes indique également que ceux-ci semblent pâtir d’une "conjoncture inédite, marquée par l’intensification des crises climatiques, la recrudescence des tensions géopolitiques et une instabilité économique et politique persistante" et que cela contribue à affecter leur santé mentale. 83% des 15-29 ans se montrent ainsi inquiets à propos de l’actualité internationale, 77% à propos des enjeux environnementaux et climatiques, et 68% à propos de leur propre avenir. De même, lorsqu’on évoque l’année 2050, 66% des 18-24 ans ont un sentiment d’inquiétude et 31% l’associent même à la "fin du monde".


Tout ceci se traduit par une tentation, semble-t-il de plus en plus courante, qui est celle de l’évitement informationnel (News Avoidance en anglais), qui consiste à ne plus s’informer, de façon périodique ou même de façon définitive. Un article publié début septembre dans The Guardian montre bien que de plus en plus de personnes ne veulent plus suivre l’actualité diffusée par les médias traditionnels, mais aussi via les réseaux sociaux, principalement parce que cela "impacte négativement leur humeur". Certain(e)s ne s'informent plus du tout, tandis que d’autres limitent leur consommation d’infos. Roxane Cohen Silver, professeure à l'Université de Californie, Irvine, qui a étudié l’impact de la consommation de médias lors de crises (11 septembre, Covid-19, catastrophes liées au climat et aux fusillades de masse) constate, en effet, qu’une exposition accrue conduit à "plus d'anxiété, plus de dépression, plus de symptômes de stress post-traumatique et de stress aigu".


Certains journalistes commencent à en prendre conscience. C’est le cas par exemple d’Adam Roberts dans un édito récent publié dans la newsletter hebdomadaire de The Economist. Il reconnaît que "De temps à autre, [...] même les rédacteurs en chef devraient se rappeler que tout n'est pas irrémédiablement sombre. Il existe aussi des histoires encourageantes, quoique moins dramatiques' et il finit même son texte par un appel aux lecteurs et aux lectrices : "La semaine prochaine, je serais ravi de recevoir vos points de vue plus optimistes, si vous en avez. Y a-t-il d'autres histoires positives, quelque part dans le monde, que nous devrions analyser ? Qu'avons-nous manqué ? Écrivez-moi à economisttoday@economist.com".



L'exercice du "feelgoodcrolling"


Alors que faire pour ne pas se laisser submerger par un flot continu d’infos qui, il faut bien le reconnaître, sont la plupart du temps négatives et anxiogènes ?


Il est tout d’abord important de bien comprendre comment fonctionnent les médias et les réseaux sociaux. Il convient également de consommer l’information avec modération en limitant le temps que nous y consacrons chaque jour et en prévoyant des pauses. Il est crucial en la matière de reprendre le contrôle et de ne plus être dans une situation de passivité.


Cela passe sans aucun doute par les précautions suivantes :

  • Eviter, dans la mesure du possible, de s’informer par le biais de chaînes d’informations en continu et de médias peu fiables et sensationnalistes, notamment durant les périodes de crise

  • Limiter les notifications, l’utilisation des réseaux sociaux numériques et de certains groupes Whatsapp

  • Réduire bien évidemment au maximum le "doomscrolling"

 

Il est également conseillé de chercher à équilibrer informations négatives et informations positives, ce qui nécessite sans doute de faire un petit effort pour rechercher des nouvelles positives. Sean Wood (Positive News) suggère à ce propos de rechercher chaque jour "5 histoires axées sur des solutions".


L’Observatoire du Positif propose, de son côté, de passer du "doomscrolling" au "feelgoodscrolling". Ce nouveau type de scrolling plus positif peut prendre la forme d’un petit rituel hebdomadaire, d’une "pause positive" consistant à s’immerger 1 heure ou 2 dans un "bain d’infos positives".


Cela implique, par conséquent, (1) de se couper volontairement de toutes sources d’informations potentiellement négatives et de toutes formes de sollicitations extérieures : smartphone, réseaux sociaux, notifications ; (2) de créer un environnement propice : lumière douce, position confortable, musique apaisante le cas échéant.


Il faut, en effet, bien se rendre compte du fait que, contrairement à une idée reçue, les infos positives sont abondantes et elles ne concernent pas que les rubriques "divertissement" ou "insolites" de la presse. La Newsletter du positif de L'Observatoire du Positif en est le témoignage chaque mois, tout comme la Chronique des Bonnes nouvelles de L’Observatoire sur un rythme hebdomadaire.


Cette immersion positive consiste à ne consulter que des informations positives pendant la durée de cette pause positive. Voici différentes sources d’informations positives en français et en anglais susceptibles de vous aider dans cet exercice pratique. Elles sont gratuites pour la plupart et il est possible de les recevoir facilement chaque jour ou bien chaque semaine dans votre boîte mail :

 

 


Cette immersion positive peut aussi consister à regarder des reportages ou des documentaires ou encore à écouter des podcasts consacrés à des découvertes scientifiques, à des innovations sociales, à des initiatives locales ou encore à des histoires de résilience.


A travers ce petit exercice, il ne s’agit bien évidemment en aucun cas de nier la réalité. L’idée de cet exercice est de s’habituer par petites touches à élargir son regard et à avoir une vision plus équilibrée de ce qui se passe dans le monde. Cette immersion présente aussi sans aucun doute l'avantage d'avoir une vertu apaisante.


C'est le moment de passer au feelgoodscrolling !

 

 
 
 

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